La gestion de la ressource en eau
Fragilisé depuis quelques années par les sécheresses répétées dues au changement climatique, le territoire du projet est confronté à des pénuries d'eau de plus en plus fréquentes pour les humains, le bétail, mais aussi la forêt.
Bibracte-Morvan des Sommets et ses partenaires sont engagés dans le projet de recherche participative COUDRIER financé par l’Agence nationale de la recherche de 2023 à 2025. Ce projet vise à sensibiliser les acteurs à l’importance de l'enjeu de la ressource en eau et créer des espaces de dialogue à même de faciliter l’identification de modalités consensuelles de sagestion.
Le projet de recherche COUDRIER
CO-construction d’Usages Durables des Ressources et des Infrastructures d’une Eau devenant Rare d’une Eau devenant Rare
Conçu dans l’esprit de la « gouvernance transformative » (IPBES, GIEC) ce projet vise à renforcer les capacités micro-locales afin de réduire les risques avérés de pénurie d’eau dans le territoire emblématique de la « zone critique » notamment via la gestion autonomisée de la ressource en eau héritée du dispositif des Associations Syndicales Libres.
Avec toutes les parties prenantes (scientifiques, autorités, associations syndicales, acteurs économiques, habitants), COUDRIER coproduira des connaissances nées de la rencontre entre savoirs pragmatiques et non-scientifiques, mesures géo-hydrologiques, simulations hydroclimatiques, traces géomorphologiques. Les participants seront, pour la première fois, amenés à analyser ensemble le cycle local de l’eau dans la longue durée et ses singularités sur ce terrain de moyenne montagne à la charnière des bassins versants de l’Yonne-Seine et de la Loire. Le projet associera les sciences physiques et les sciences humaines aux savoirs vernaculaires pour faire émerger collectivement des pistes de gestion durable et de meilleure gouvernance de la ressource à partir de protocoles de Living Lab.
Une recherche participative
Une co-production entre acteurs scientifiques et territoriaux
COUDRIER s'appuie sur la recherche participative entendue comme la coproduction, par des acteurs scientifiques (réunis autour du laboratoire BioGéoSciences) et des acteurs territoriaux (fédérés par Bibracte EPCC, la Maison du Patrimoine oral de Bourgogne et l’association Chemins), d’un processus de recherche visant l’intérêt général ; elle ambitionne donc à la fois la production de connaissances scientifiques et leur mise au service d’une transformation sociale dans l’intérêt de la population, en articulant les règles du monde académique (protocoles, reproductibilité, réfutabilité) et la valeur des savoirs d’expérience des occupants du territoire (récits, situations, actions) en contrepoint des données calculables.
Pour ce faire, les membres du consortium COUDRIER ont construit ensemble ce projet pour l’ensemble des acteurs ayant un rôle à jouer dans l’adaptation à la crise climatique, en s’appuyant sur la gouvernance du Grand Site de France.
Les partenaires du projet :
- Laboratoire BIOGEOSCIENCES de l'Université de Bourgogne (Coordinateur)
- Maison du Patrimoine oral de Bourgogne
- Musée national d'Histoire naturelle - Méthodes et Outils pour les Sciences Participatives MoSaic
- BIBRACTE
- Institut des Sciences de la Terre Orléans
- Laboratoire de Géographie Physique : Environnements quaternaires et actuels
- Archéorient, Université Lyon
- Association Chemins
Les objectif du projet de recherche
Une analyse scientifique et la mise en place d'un dialogue territorial
Les données et connaissances produites seront compilées et discutées sur une plateforme « sociale » appuyée sur un modèle créé par le Muséum national d’Histoire naturelle ; les données hydrologiques et géomorphologiques de terrain nourriront une cartographie et une analyse du contexte hydrique actuel, renforcé par les projections hydroclimatiques ; les savoirs non académiques décrits et spécifiés avec les occupants du territoire par la Maison du Patrimoine oral de Bourgogne seront restitués lors d’ateliers collectifs à destination des habitants ; l’ensemble de ces connaissances nouvelles sera discuté lors d’ateliers de discussion critique, d’idéation et de synthèse. Les livrables du projet seront de deux ordres : la publication de documents et d’articles décrivant les protocoles de mise en oeuvre de la démarche de co-recherche, ainsi que son évaluation et ses résultats face au risque de sécheresses répétées ; la pérennisation d’un format de dialogue entre tous les acteurs leur permettant de travailler dans la durée, malgré des divergences de point de vue et de positionnement, afin de favoriser des actions concrètes à moyen terme.