GSF Bibracte Morvan des Sommets (cliché A. Maillier, n°101 136)
© Bibracte, Antoine Maillier n°101136
Un paysage en commun

Bibracte et le mont Beuvray

Au cœur du Grand Site de France, trône le mont Beuvray, qui accueillit la ville antique de Bibracte, aujourd’hui recouverte par la forêt.

Bastion avancé du Morvan vers le sud et repère incontournable dans le paysage du Grand Site de France, le mont Beuvray occupe une position stratégique au croisement des bassins versants de la Seine, de la Loire et du Rhône. Lieu historique à forte valeur symbolique, en tant que site de la ville antique de Bibracte, c’est un site doublement protégé pour son intérêt paysager et scientifique, au titre des monuments historiques et au titre des sites classés.  

© Bibracte, Antoine Maillier n°140737

Le mont Beuvray a été classé en 1990 au titre des Sites pour son intérêt paysager.

Le pays du Beuvray

Un paysage façonné par le climat et les hommes

Si le socle géologique et la topographie du territoire du mont Beuvray ont mis plusieurs centaines de millions d’années à s’établir, son apparence actuelle résulte en grande partie d’une histoire nettement plus courte. Le réchauffement de la planète qui a eu lieu il y a environ 10 000 ans a permis le développement d’une riche végétation qui a ensuite été modelée par l’action de l’Homme. Des fortifications établies sur le mont Beuvray au Néolithique sont les plus anciennes traces de l’action humaine sur le territoire du Grand Site de France.  

© Ninon Bonzom

L'occupation des débuts de notre ère au Moyen-Âge

La naissance du réseau de villages

Au 1er siècle avant notre ère, les habitants de Bibracte exploitent ce territoire qui est parcouru par des troupeaux et marqué par des travaux miniers. Vers le changement d’ère, Bibracte est abandonnée au profit d’une ville neuve, Augustodunum – Autun, mais les campagnes connaissent une occupation dense pendant toute l’époque romaine. À partir de l’an Mil, commence à se mettre en place le réseau de villages qui structure encore le territoire d'aujourd’hui.

Carte postale ancienne représentant les alentours du mont Beuvray.

Depuis la fin du XXe siècle, c’est le climat lui-même qui est affecté par l’activité humaine et qui guide l’évolution du paysage.

Les changements du XXe siècle

L'impact de l'activité humaine

La densité de population culmine au XIXe siècle, pour ensuite chuter de façon drastique (-80%) avec la Première Guerre mondiale et l’exode rural. La forêt double son emprise au XXe siècle au détriment des espaces agricoles. Après la Seconde Guerre mondiale, l’élevage bovin intensif et l’enrésinement des forêts impactent fortement le paysage. Depuis la fin du XXe siècle, c’est le climat lui-même qui est affecté par l’activité humaine et qui guide l’évolution du paysage.

© Bibracte, Antoine Maillier n°140544-32

Vue sur le site archéologique de Bibracte : le centre monumental, des constructions romaines à vocation publique et privée

Bibracte

Une ville bimillénaire sous la forêt

Entre plaines et montagnes, monumental à l’approche et accessible de toute part, dominant un vaste panorama, facilement fortifiable et offrant eau et matières premières à proximité, le mont Beuvray offrait des conditions favorables à une implantation urbaine. C’est pour cette raison qu’à la fin du IIe siècle avant notre ère le peuple éduen a choisi le site pour y fonder Bibracte, sa capitale. L’éphémère oppidum gaulois fut un centre artisanal, commercial et politique de premier ordre. Il a accueilli entre 5 et 10 000 habitants au Ier siècle avant notre ère, période charnière qui voit la Gaule être absorbée dans l’Empire romain. Après son abandon autour du changement d’ère au profit de la ville nouvelle d’Augustodunum (Autun), Bibracte est redécouverte au XIXe siècle, cachée sous une forêt séculaire. Les vestiges de la ville se situent aujourd’hui dans un écrin de verdure au cœur d’une hêtraie cathédrale

© Bibracte, Antoine Maillier n°133958

Sur le sommet de la Chaume, à 809 m d'altitude, se dévoile le plus beau point de vue offert par le mont Beuvray en direction du sud-est et de la vallée de l’Arroux. Par temps clair, on peut y apercevoir la chaîne des Alpes. 

La position dominante et l'ampleur du panorama expliquent sans doute le choix du mont Beuvray pour y installer la capitale du peuple éduen à la fin du IIe siècle avant notre ère.

Les panoramas remarquables

La valeur paysagère du site

Le mont Beuvray (821 m) ne s’impose pas au visiteur qui s’en approche et c’est depuis son sommet que se révèle sa valeur paysagère. Il offre des panoramas exceptionnels, en particulier en direction du sud et de l’est, avec des profondeurs de champ allant jusqu’au Mont Blanc et au Puy de Dôme. 
Sa hêtraie majestueuse avec ses « queules », hêtres aux formes tourmentées signalant d’anciennes haies plessées, contribuent aussi à évoquer le passage du temps et la stratification des usages que le lieu a connus au fil des siècles.
Alors que la forêt était omniprésente à la reprise des fouilles dans les années 1980, la mise en valeur du site passe par l’ouverture de clairières et de points de vue qui révèlent l’ossature du site urbain et ses liens avec le paysage environnant. La faible densité de population alentour (10 habitants / km2) permet un « silence » lumineux nocturne exceptionnel et des ciels étoilés de grande qualité.

© Ninon Bonzom

"Si l’on veut retrouver quelque chose des Gaulois, j’entends quelque chose que le paysage porte encore, même après tant de siècles, c’est à Bibracte qu’il faut aller, sur ce mont Beuvray dominant les plateaux du Morvan."
Jacques Lacarrière, Chemin faisant, 1974

Un site à la grande valeur patrimoniale

Un classement au titre des Sites depuis 1990

Le mont Beuvray est un site archéologique et naturel d’exception. C’est aussi un peu la montagne sacrée des Morvandiaux. Lieu de rassemblement et de fréquentation continue à travers le temps, le site est associé à de nombreuses légendes. Il offre à voir, lire et comprendre des paysages ruraux préservés, aux formes douces et arrondies, sans altération majeure. Le site accueille aujourd’hui un musée et un centre archéologique européen unique en France qui réunit chercheurs et étudiants pour faire progresser la recherche archéologique sur l’âge du Fer.
C'est pour toutes ces raisons que le mont Beuvray a été classé en 1990 au titre des Sites et son sommet au titre des Monuments historiques depuis 1985. Il est aussi référencé ZNIEFF et Natura 2000 en raison de sa riche biodiversité. C'est aujourd'hui un vaste domaine public de près de 1000 ha, appartenant pour partie à l’Etat, pour partie au Parc naturel régional du Morvan. Il est géré par l’établissement public de coopération culturelle, BIBRACTE EPCC, également en charge du centre archéologique et du musée.

© Bibracte, Antoine Maillier n°94265

Le musée de Bibracte, conçu par l'architecte Pierre-Louis Faloci, a ouvert en 1994.

Le musée de Bibracte

Un Musée de France

L’ambition du musée est de dresser le portrait de l’oppidum et de son époque, caractérisée par le foisonnement des activités agricoles, industrielles, commerciales, politiques et religieuses. La présentation s’appuie sur des objets issus du site ou empruntés à des musées européens, associés à des maquettes, des plans et des dispositifs numériques. En plus d’évoquer une page méconnue de notre Histoire, le musée permet d’expliquer la démarche et les techniques de l’archéologie.
Adossé à la forêt, le musée de Bibracte a été conçu par Pierre-Louis Faloci, grand prix national de l’architecture.

Un paysage en commun

Le Morvan des Sommets

Un paysage en commun

1 100 kilomètres de chemins